L’imaginaire du surf est tellement imprégné de culture américaine et australienne qu’on a souvent du mal à lui donner un autre contexte culturel. Ou alors celui-ci baigne dans une éternelle découverte des populations locales entre misérabilisme, bonne conscience et finalement condescendance. Faisant fi des stéréotypes, le réalisateur belge Horace Martins a tourné au Maroc son étrange conte en s’inspirant d’une légende hindoue, le Kali Yuga. Pour essayer de résumer sans rien dévoiler : une incarnation de Vishnu offre à un surfeur (incarné de manière convaincante par Selim Barkat) une amulette magique qui lui permettra de dépasser ses peurs et de surfer des vagues sublimes. Mais à ce propos, le réalisateur nous précise : “L’idée de l’amulette n’est pas vraiment de dépasser ses peurs. C’est un voyage qui lui permet de revenir dans le temps, de faire l’expérience de la vie avant la modernisation. De vivre le rêve de tout surfeur, d’être seul dans un monde qui n’existe plus aujourd’hui. Cette amulette est en quelque sorte la matérialisation de ce que nous avons vécu avec le Covid. Nous avons ressenti cela en tournant le film avec Selim, où nous avions l’impression d’être seuls au monde dans un univers post-apocalyptique. C’était à la fois l’expérience la plus étrange et la plus belle que nous ayons jamais vécue.”

Ce trip halluciné convoque des images flamboyantes, déjoue une narration souvent impossible dans les films de surf, et se permet tous les excès esthétiques. Tourné il y a plus de deux ans, dans le calme des derniers mois de la pandémie, il est désormais disponible en exclusivité sur notre site après une belle vie en festivals et plusieurs prix.

Laissez-vous envoûter...

Merry Kaliyuga de Horace Martins à découvrir en exclusivité sur hotdogger.fr